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Exposition
Matteo ANDREA
DREAMCATC (HER)
Dessins sur toile
Du 4 mars au 12 avril 2010
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BIOGRAPHIE

L'attrape-rêves est un objet artisanal, fait d’un cercle de bois et d’un filet rappelant une toile d’araignée. Chez les amérindiens, il est censé faire le tri les rêves et protéger le dormeur. Selon leur culture, le grand esprit nous suggère des rêves afin que nous puissions mieux nous comprendre. Pour eux, le rêve est l'expression des besoins de l'âme et il est aussi primordial de satisfaire les besoins de l'âme que ceux du corps ; il permet de se libérer et il assure notre équilibre.

Le « dreamcatcher » est utilisé pour contrôler les rêves dans la mesure où on peut contrôler ses pensées, sa vie.

Dans ces tableaux, ces cadres de bois entoilés, ce qu’on essaye d’attraper, c'est ''Elle''. ''Elle'', c’est une femme, qui s’exprime en amour.

L’amour facile est ici banni, on tente de le fuir car il blesse. Son indissociable contraire en est le responsable. A l’instar du Yin et du Yang il possède un opposé complémentaire, symbiotique : la haine. Lacan les avait même regroupé dans un surensemble qu’il renomma l’hainamoration.  L'amour est le chemin le plus universel qui soit et y être confronté est nécessaire. Le vivre, c’est vivre.  Y être confronté c’est se questionner, se rendre vulnérable et en sortir renforcé, un apprentissage par la passion.

Tout au long de ces toiles, nous suivons les traces de ces rêves, où l'artiste et « Elle » comparaissent. Véritable chemin de croix, parcours angoissant, violent, long et difficile où craintes, peurs, mais aussi joies et désirs spirituels se mêlent avec justesse. Mateo Andrea décide de nous le faire partager avec une générosité et une honnêteté remarquable. Non pas celle d’un cas particulier mais celui du commun des mortels. Il réussit le pari insensé de décrire nos cauchemars avec des couleurs, un ton, une forme, une dimension qui nous apparaît avant-gardiste mais paraît si familière.

Après avoir vu l’accrochage le spectateur se sentira quelque peu troublé, concerné et certainement questionné.Qui est le vrai captif ? Qui a été capté ? Lui d’ elle ? Nous de lui ? Ou elle de la toile ?

Gabriel Caballero